Les effets du vin sur la santé, ainsi que ses potentielles vertus, font couler de l’encre depuis longtemps. Louis Pasteur écrivait déjà, dans ses « Études sur le vin » publiées en 1866 : « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

Dans les années 1960-1970, les épidémiologistes anglais ont constaté que la mortalité française liée aux maladies cardiovasculaires en France était moindre que celle du Royaume-Uni de 40 à 50%. Les Français, malgré un tabagisme plus élevé et une consommation plus importante de graisses saturées (le « mauvais cholestérol »), présentaient un risque statistique de maladie cardiovasculaire 3,5 fois inférieur aux Américains.

Durant des années les anglo-saxons dédaigneusement expliquèrent la chose en considérant que les statistiques françaises étaient fausses. Or les statisticiens français confirmant leurs données nationales, on était face à un paradoxe évident et sans explications.

Dès 1991, le scientifique Serge Renaud expliquait qu’une consommation modérée de vin était un facteur déterminant pour prévenir les maladies du cœur.

Dans une publication ultérieure, Serge Renaud et ses collaborateurs ont démontré, sur une cohorte de 36 000 personnes, qu’une consommation modérée de vin était associée à une nette diminution de la mortalité par hypertension.

Il a démontré les effets bénéfiques d’une consommation modérée de vin rouge (jusqu’à 2 verres par jour pour les femmes et 3 pour les hommes). Grâce à ses composés phénoliques et ses propriétés antioxydantes, celle-ci serait bénéfique à la bonne santé des artères.

Dans les décennies qui suivirent, une multitude de travaux scientifiques tentèrent à un niveau international de remettre en cause cette théorie « hérétique » incitant à la consommation d’alcool. Or au final c’est le bien fondé de ce paradoxe qui a été établi.

Cette théorie est-elle toujours d’actualité ?

Entre 2014 et 2015, Jérôme Maes, chargé de mission au cabinet Alcimed, a recensé plus de 1200 études liées au vin et à la santé (source : Vitisphere). Si une partie d’entre elles ont relativisé le « French Paradox », aucune ne l’a fondamentalement remis en cause, et la plupart vient plutôt en appuyer les affirmations. D’autres études sont même en cours, se penchant sur d’éventuels effets bénéfiques pour prévenir les maladies d’Alzheimer, de Parkinson, ainsi que certains cancers.

Un aspect qui convient d’être ajouté aux théories de Serge Renaud.

La France affiche le taux le plus bas d’Europe pour la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, pour les deux sexes (en 2009, 158 morts pour 100 000 chez les hommes et 92/100 000 pour les femmes). Dans le monde, elle reste le deuxième meilleur élève derrière le Japon.

De plus, au sein même de la France,  les études démontrent que la partie nord de la France est nettement plus touchée par les maladies du cœur que le pourtour méditerranéen.

Attention toutefois, à ne pas verser dans l’optimisme excessif. Ce qui est bon pour les artères n’est pas forcément bon pour le muscle cardiaque, pour l’œsophage, ou encore pour le foie. Tout excès étant par définition néfaste, les scientifiques insistent sur la modération et sur l’effet « courbe en J » de la consommation de vin : toute consommation excessive s’avère évidemment néfaste pour le cœur et pour l’organisme en général. Les vraies solutions restent claires : habitudes alimentaires saines, arrêt du tabagisme, activité physique régulière, etc.

Donc: Longue vie au vin, et à la modération ;-).

Source :

  • SITE OFFICIEL DU PR HENRI JOYEUX
  • Blog iDealwine
  • Terroir expérience : Vin et santé : le french paradox
  • Thierry Souccar Editions  article,QU’EST-CE QUE LE FRENCH PARADOX ?
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